Du jeudi 25 au samedi 27 avril

Nazareth est l'une de ces villes attribuées par le plan de partage de l'Onu aux Palestiniens puis prise par l'armée Israélienne le 18 juillet 1948.

Nous avons pensé nous y établir pour deux mois et rayonner en Israël à partir de là.

Nazareth est situé à moins de 30kms de Jenin ; un aller et retour dans l'après-midi nous permettra de commencer à repérer les lieux. Bien sûr il y a le check-point de Jalamah à la "frontière" entre la Cisjordanie et Israël. Là tout est désert, les grosses barrières métalliques jaunes fermées; quelques rares voitures font demi-tour... Sous un hangar, des bancs en rang d'oignons au-dessus desquels un panneau lumineux affiche les horaires d'ouverture selon les jours. Nous n'avions pas pensé que pendant les fêtes de Pessah (la pâque juive), toute la Cisjordanie est bouclée et les Palestiniens qui travaillent en Israël doivent rester chez eux enfermés. Danièle s'approche des barrières jaunes : une voix dans un haut parleur vocifère quelque chose en hébreu, sans doute de ne pas prendre de photos ou qu'elle n'a rien à faire ici...Dimanche, la fête juive sera terminée et nous ferons connaissance avec Nazareth directement.

Puisque nous sommes là, la carte mentionne une petite route qui traverse la campagne le long de la Ligne dite "Verte", ligne de cessez le feu en 1949 entre l'armée israélienne et les armées arabes. Cette route est sensée être sans issue quelques kilomètres plus loin. Effectivement nous traversons quelques villages, le dernier situé sur le flanc d'une colline, mais au nord de ce village une barrière métallique de deux mètres de haut, précédée de fils de fer barbelés, empêche d'aller plus loin. Derrière côté israélien une route permet aux jeeps de l'armée israélienne de patrouiller. A cet endroit, un tunnel sous la barrière débouche côté palestinien sur une plateforme protégée par les barbelés (à chacun d'imaginer ce à quoi elle peut servir). Ce n'est pas un mur de béton mais il s'agit bien du mur qui ceinture toute la Cisjordanie, construit en 2002. Ici il est situé sur la ligne de cessez le feu mais à de nombreux endroits son tracé, au travers de multiples détours, empiète sur les terres dites palestiniennes. Notre présence est remarquée et nous sommes invités à boire le kawa par une dame qui habite sous la barrière. Mais nos langues sont différentes, les échanges difficiles.

Le lendemain sera le jour du makloubé chez Najet, plat traditionnel palestinien ; vendredi oblige !

Le samedi nous accompagnerons Najet et son fils Ibrahim à Ramallah pour un examen médical.

A notre retour, Marwan nous invitera à boire un pot au septième étage sur la terrasse d'un immeuble de Jenin dans un café tout récent et "chic", ateen ua zeitoun (figues et olives). Dommage, il fait nuit mais la vue est magnifique tout de même. Marwan nous parle longuement de l'histoire de sa famille qui habitait Ijzim, village du district d'Haïfa et connu pour sa résistance farouche aux milices sionistes. Il est d'accord pour organiser un enregistrement dans les jours à venir et essayer d'obtenir une autorisation pour aller avec nous visiter une partie de sa famille qui vit encore sur place en Israël.

Voir la vidéo: jeudi 25 avril